mardi 22 novembre 2016

L'Inra développe un logiciel associant nutrition et environnement

L'Inra a développé un nouvel outil sur Excel pour comparer les impacts nutritionnels et environnementaux de régimes alimentaires. Ici la représentation du coût, des valeurs nutritionnelles et environnementales d'un menu.

Nutrition et développement durable sont deux grands enjeux de l'alimentation, mais dont l'action conjointe a peu été étudiée. Les partenaires du projet ANR Agralid (2013-2016), c'est-à-dire la filière Bleu-Blanc-Coeur, Valorex, Terrena et l'Inra, ont cherché à concilier ces deux notions.

Leurs travaux débouchent sur un outil d’aide à la décision pour choisir les régimes alimentaires les plus durables selon différentes contraintes (disponibilité des aliments, coût, environnement…). Huit menus étaient étudiés : le menu « moyen », basé sur la consommation adulte observée en France, le menu « PNNS », basé sur les recommandations nutritionnelles, le menu « PNNS sans poisson » et le menu « PNNS » végétarien (où les viandes sont remplacées par des œufs ou du tofu). Ces quatre menus étaient analysés selon deux options : en incluant des produits de filière Bleu-Blanc-Coeur ou conventionnels. Ils étaient composés de 140 ingrédients dont les informations nutritionnelles (composition en nutriments, minéraux...), environnementales (impact de leur production, transformation, distribution sur les gaz à effet de serre, utilisation des surfaces au sol…) et socio-économiques (prix) étaient connues. Chaque menu contenait une proportion variable des ces ingrédients (plus ou moins de viande, de poisson, de légumes secs, de pâtisseries…) pour être représentatif d'un régime alimentaire.

Suivre les évolutions d'indicateurs entre les régimes

Le programme, développé sous Excel, permet de visualiser les évolutions entre deux régimes sur les aspects prix par jour, apports nutritionnels (22 indicateurs) et environnement (8 indicateurs). Un diagramme représente aussi les contributions entre chaque grand type d'ingrédients à certains indicateurs. Par exemple, dans un menu moyen, le prix par jour serait de 7,13 euros pour un apport en protéines de 18 % (recommandation de 11 à 15%). Pour un régime entre le menu PNNS et le menu moyen, le prix par jour serait de 6,49 euros et couvrirait 16 % des apports en protéines.

Cet outil, que les scientifiques aimeraient largement partager, peut aussi inclure des contraintes sur l'exclusion de certains aliments, sur le respect des apports nutritionnels conseillés… En fonction des demandes des utilisateurs, que ce soient des industriels, des nutritionnistes ou des enseignes de restauration collective. « Des extensions pourront aussi être proposées par la suite. Nous pourrions ajouter des informations sur les acides aminés, la biodisponibilité des nutriments selon leurs sources et des associations d'aliments, mais aussi les quantités à consommer pour la nutrition des seniors ! », termine Jacques Mourot, directeur de l'unité Pégase de l'Inra et porteur du projet Agralid

samedi 9 juillet 2016

Le Parlement européen souhaite interdire les mentions liées au gain de vigilance ou de concentration sur les canettes de boissons énergisantes

Le Parlement européen souhaite interdire les mentions liées au gain de vigilance ou de concentration sur les canettes de boissons énergisantes.

Les efforts de prévention sur les sodas commencent à payer : les ventes de boissons sucrées diminuent globalement dans le monde. Un secteur continue pourtant de progresser ostensiblement : les boissons énergisantes. Pour freiner cette expansion, le Parlement européen a adopté ce jeudi une résolution visant à interdire la communication des fabricants de boissons à base de caféine à propos d’éventuels effets positifs sur la santé.

En particulier, ce sont les mentions concernant l’aide à la vigilance et à la concentration qui sont visées. En plus des soirées alcoolisées, ces sodas sont utilisés par les adolescents et les jeunes adultes pour « tenir » lors de révisions d’examens par exemple.

« Les statistiques nous montrent que de nombreux jeunes, et même des enfants, consomment énormément de boissons énergétiques », a déclaré la députée danoise Christel Schaldemose, qui a déposé la résolution.


Excitants et sucre en excès

Les conséquences d’une consommation précoce ou trop importante ne sont pas négligeables : troubles du sommeil ou du rythme cardiaque, céphalées ou problèmes de comportement… Les risques liés aux excitants contenus dans ces boissons ne sont pas les seuls. Ils viennent s’ajouter au risque accru d’obésité et de diabète.

« Il ne s’agit pas que de la caféine, a poursuivi l’eurodéputée. Les boissons énergétiques contiennent également beaucoup de sucre. Et nous pensons que ces types de boissons ne devraient pouvoir afficher aucune allégation de santé ».

Une canette de ces boissons peut en effet contenir jusqu’à l’équivalent de 27 morceaux de sucre, soit presque quatre fois plus que dans un cola !

Vers une extension des restrictions
Pour aller plus loin dans les restrictions, les députés ont aussi demandé aux Etats membres de mettre en place des règles sur la commercialisation de produits à teneur riche en caféine, afin de protéger les enfants.

« 68 % des adolescents consomment régulièrement ce type de boissons, et 18% des enfants, rappelle Marc Tarabella, député socialiste belge. Donc, c’est inquiétant ! Je dis ça aussi bien pour la concentration de sucre que pour les excitants qui sont dedans. Et je pense que les effets comportementaux peuvent être graves. On doit éviter ces allégations fallacieuses, qui sont à la limite frauduleuses. »